Moulée à la louche par une mère haltérophile et un père philatéliste, les camarades d’Alice la surnommèrent très vite « phiphile ». Elle décide donc un jour de s’en aller, comme tous les bègues du village avaient l’air de le lui suggérer. Vagabondant à travers champs, notre future chroniqueuse s’arrête finalement cinq kilomètres plus loin, dans un château d’eau désaffecté. Elle décide d’y vivre recluse, parmi ses trésors épars de collectionneuse acharnée. Après avoir dévalisé pendant plus de vingt années toutes les Emma Hus de France et de Navarre, Alice décide de se reconvertir. Il faut dire que l’accumulation de vieux objets hétéroclites constitue rarement une source de revenu fixe.
C’est à l’âge de 23 ans et demi, alors qu’elle se brossait la canine gauche, qu’elle a sa première épiphanie. Elle décide à ce moment de revêtir une double identité, devenant femme objet les dimanches et jours fériés. Qui aurait cru qu’il eut suffit d’une brosse à dents pour changer le cours de cette vie paisible ? Remercions donc les conseils bucco-dentaires avisés qui lui ont été promulgués, nous permettant aujourd’hui de nous délecter de l’humour pétillant et de la douce voix de la femme objet.
1 : La légende raconte même que la lumière se serait reflétée sur son dentifrice, lui gravant directement un microphone au creux de la rétine.